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17 nov. 2018 Par Guillaume Quintin

A l’occasion des Rencontres Des Quartiers Populaires qui auront lieu demain à Epinay Sur Seine, à l’initiative de la France Insoumise, il m’est revenu en mémoire l’annonce faite fin septembre 2018 par (la momie) G. COLLOMB où les quartiers populaires ont été désignés par le gouvernement et Emmanuel Macron comme des Quartiers de “Reconquête Républicaine”.

Une fois de plus En Marche nous offre là un bel exercice de novlangue, cette langue inventée par Orwell dans le roman 1984, où les mots disent l’inverse de ce qu’ils signifient : « La guerre, c’est la paix. La liberté, c’est l’esclavage. L’ignorance, c’est la force »… “Les Quartiers de Reconquête Républicaine – (source : Page WIKIPEDIA) – (J’ai renversé l’ordre des rubriques)

Les Quartiers ciblés

Les Quartiers de Reconquête Républicaine ont été choisis « parmi les territoires où la délinquance et les trafics ont significativement augmenté ». Ils doivent concerner soixante quartiers à la fin du quinquennat d’Emmanuel Macron. Lors de l’inauguration du dispositif en septembre 2018, Gérard Collomb a annoncé les quinze premiers quartiers sélectionnés qui accueillent 300 fonctionnaires. Une seconde vague de renforts intervient ensuite dans quinze autres quartiers difficiles avant l’été 2019. Les quinze premiers Quartiers de Reconquête Républicaine annoncés concernant les communes de Toulouse, Bordeaux, Montpellier, Pau, Nouméa, Trappes, Corbeil‐Essonnes, Sarcelles/Garges‐lès‐ Gonesse, Champigny‐sur‐Marne, Marseille, Lyon, Besançon, Lille, Strasbourg, et Aulnay‐sous‐ Bois/Sevran .

Objectifs

La lutte contre les trafics est l’un des objectifs majeurs des effectifs supplémentaires déployés, en permettant à la fois d’étendre la présence horaire des policiers, mais également une meilleur connaissance du terrain. À cet égard, le dispositif suit un modèle expérimenté à Marseille. Par ailleurs, une Cellule de Renseignement Opérationnel Sur les Stupéfiants (CROSS)* est créée dans chaque département accueillant un Quartiers de Reconquête Républicaine, dont la mission est de décloisonner les renseignements criminels. Enfin, un autre objectif affiché est le renforcement des contacts avec la population et les partenariats avec les élus et les autres administrations de l’État.

Caractéristiques

Les quartiers de reconquête républicaine découlent de la mise en place de la police de sécurité du quotidien. Ils doivent permettre un renforcement de la présence policière sur le terrain mais aussi des unités en charge de l’action judiciaire de proximité1. Ainsi, chaque nouveau Quartiers de Reconquête Républicaine bénéficie d’un renfort de quinze à trente agents, composés de jeunes policiers sortis d’école mais également de fonctionnaires expérimentés. Au total, le ministre de l’Intérieur a annoncé le déploiement de 1 300 policiers supplémentaires à terme.”

Alors, décortiquons: Reconquête : langage militaire, guerrier. Fait de conquérir à nouveau. Un territoire conquis, c’est un territoire pris à l’ennemi !… On aurait donc « pris » ces quartiers à un quelconque ennemi qui les aurait, on ne sait quand, repris à nouveau pour qu’on les reconquiert enfin.

Quant à la « républicaine », « de la république », la « res publica » – la « chose publique » – elle fait naitre de cette « reconquête » à y faire l’idée que la République en aurait disparu. Comment ? Pourquoi ? a t‑elle disparu. Dans l’hypothèse où c’est l ‘Etat qui désigne ces quartiers comme étant à reconquérir c’est qu’on les lui a pris. mais qui serait donc ce “on”? Leurs habitants?

Or, ces quartiers, c’est bien l’Etat qui les a déserté par la raréfaction des services publics des transports, de santé, du courrier, de l’éducation, de l’accueil périscolaire, de la culture du sport etc. La casse des moyens des collectivités locales et leur asservissement au financement de l’État a paupérisé, enclavé, et ghettoïsé ces quartiers !

Souvent bâtis à bas coûts, parfois truffés de malfaçons qui se révèlent dès les premiers temps d’occupation, les immeubles de ces quartiers sont une source de revenus rapides pour les promoteurs et les bailleurs, moins souvent un habitat digne et conforme à la loi pour ceux qui y vivent. Ascenseurs en panne, fenêtres passoires, isolation phonique et thermique illusoires, les conditions déplorables du logement associées au recul des services publics ont engendré l’exclusion de fait de ces quartiers et de leurs habitants, de la République, de la « chose publique »…

Il ne s’agirait donc pas pour l’État de les reconquérir mais plutôt de les réinvestir pour y remettre de l’enseignement, de la poste, du bus, du tram, du métro, du gymnase, de la piscine, de sécurité aussi, mais pas seulement ! Or quel est le choix que fait l’État, celui, unique de la police. Pas de la police pour prévenir, non, la police pour réprimer !

Parce que MM. COLLOMB, PHILIPPE et MACRON n’ont que cette seule réponse aux problématique des quartiers populaires : la réponse sécuritaire pour y « réduire la délinquance et les trafics », la répression !! Par bonheur, il n’y aura pour commencer que 15 quartiers concernés, avec pour objectif à terme qu’il y en ait 60 à la fin du quinquennat de M. Macron…

Ce plan est donc un aveu d’échec des politiques passées et d’impuissance pour l’avenir. En effet, nul besoin d’augmenter les effectifs de police dans des quartiers où l’on aurait mis en place les bonnes… politiques ! Politiques du logement, de l’éducation, de la mobilité, de la santé, etc, etc. !

Ah, si en passant « Reconquête Républicaine » est le titre d’un Blog d’extreme droite…

On est pas sorti le cul des ronces!

  • Pour moi qui suis marin, un CROSS, c’est un Centre Régional Opérationnel de Surveillance et de Sauvetage… c’est vous dire si on est loin, loin, loin!!!