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Photo: Stéphane Burlot

Le 29 octobre 2021, par Guillaume Quintin

En 2022, je ne voterais pas Jean Luc Melenchon, si…

J’ai voté Mélenchon aux deux derniers scrutins présidentiels. J’ai voté pour un homme, certes, nos institutions nous y obligent, mais j’ai surtout voté à chaque fois pour un programme. J’ai été candidat pour LFI aux élections législatives de 2017, et l’ai payé très cher. Depuis 4 ans et demi, je suis engagé à 100% dans le mouvement La France Insoumise et au Parti de Gauche, créé par Jean Luc Melenchon en 2008 lorsqu’il quitte le PS.

Dans 6 mois maintenant, nous allons devoir à nouveau faire un choix, et ce choix sera déterminant, plus que jamais pour nous, certes, mais surtout pour nos enfants, et petits enfants, qui, pour tous ceux qui sont nés depuis 2000, si nous ne faisons rien, pourraient voir l’extinction de l’Humanité. On ne parle pas d’un petit bouleversement, non. On parle de la disparition de l’espèce humaine. Pas de la vie, ni de la planète qui elle, quoiqu’il arrive, continuera de tourner autour du soleil encore pour quelques millénaires, non, on parle de nous, êtres humains qui, quoiqu’en pense le moyen ageux et nauséabond Zemmour, sommes toutes et tous semblables en besoins et donc égaux en droits.

Du coup, un choix s’impose, et en ce qui me concerne, tout bien réfléchi, en 2022 je ne voterais pas Jean Luc Mélenchon si…

En 2022, je ne voterais pas Jean Luc Mélenchon s’il n’était pas d’abord et avant tout l’homme d’une vision large, enthousiasmante, positive, émancipatrice de la Société. 


En 2022, je ne voterais pas Jean Luc Melenchon si j’avais le moindre doute qu’il puisse être d’une manière ou d’une autre antisémite, puisqu’on en parle à la faveur de l’exploitation honteuse de ses propos (tronqués) sur BFM par les thuriféraires du Printemps Républicain, alliés de circonstances (mais ça n’est pas la première fois) des snipers de ce que toute l’extrême droite et la fachosphère compte de crétins décérébrés.

En 2022, je ne voterais pas Jean Luc Mélenchon si le programme qu’il porte, l’Avenir en commun, ne remettait pas en question le terrifiant déséquilibre de la répartition de la création de valeur entre le capital (prédateur) et le travail (producteur).

En 2022, je ne voterais pas Jean Luc Mélenchon s’il n’était pas résolument engagé à faire vraiment avancer la cause des femmes, à mettre réellement les moyens de lutter contre les féminicides, ni à faire, enfin, l’égalité salariale (rappelons que la loi sur l’égalité salariale date de… 1972!).

En 2022, je ne voterais pas Jean Luc Mélenchon s’il n’était pas le tenant d’un programme de rupture sur le plan de l’écologie politique, dont les premiers actes forts seront la mise en place d’un programme de sortie du nucléaire et l’instauration de la “Règle Verte” (ne pas prendre à la nature plus que ce qu’elle peut reconstituer sur le même laps de temps), pendant qu’E. Macron vous promet plus de centrales nucléaires, et se fout du quart comme du reste de ce qu’il adviendra de la bio diversité, de l’air que l’on respire, de l’eau que l’on boit tant que lui et ses copains pourront continuer à faire du pognon.

En 2022, je ne voterais pas Jean Luc Melenchon si son engagement de sortir de l’OTAN n’était pas la seule solution pour une paix durable en Europe continentale et en Asie, et finalement au niveau mondial. Suivre les USA dans leur projet belliqueux et belliciste ne nous attirerait que des ennuis et finalement nous engagerait dans des conflits dont nous n’avons que faire. Nous devons “faire la guerre à la guerre” pas entretenir, pour le compte de l’Empire, une armée qui pourrait se voir embarquée contre nos intérêts nationaux de moyen long termes.

En 2022, je ne voterais pas Jean Luc Mélenchon si je n’avais pas la certitude qu’il enclenchera le processus d’une Constituante pour la VIeme République. Car enfin, tout le monde voit bien que notre constitution actuelle, révision après révision, n’est plus adaptée à l’impératif démocratique que le Peuple exige. Sa lente dérive vers une monarchie quasi absolue, qui permet aujourd’hui à E. Macron de tout décider tout seul, bafouant chaque jour un peu plus les prérogatives de la représentation nationale, ne permet plus l’exercice du pouvoir du Peuple, pour le Peuple et par le Peuple. Nous ne sommes plus, de facto, en démocratie.

En 2022, je ne voterais pas Jean Luc Mélenchon si, pour avoir eu l’occasion d’échanger avec lui et de l’observer comment il prend le temps d’écouter, parfois, de parfait•es inconnu•es, je n’étais pas convaincu que cet homme est réellement concerné par l’Autre, convaincu qu’il n’attend rien pour lui‐même mais que son engagement pour rendre ce monde meilleur et la vie des plus fragiles et des plus humbles plus douce n’était pas total.

En 2022, je ne voterais pas Jean Luc Mélenchon si je n’avais pas la conviction profonde que, pour le coup, c’est lui ou le chaos. Si ça n’est pas lui, de Montebourg à Zemmour, en passant par Macron, Le Pen ou Hidalgo, Jadot, Pécresse ou Bertrand nous n’aurons droit qu’à quelque nuance de libéralisme économique plus ou moins autoritariste à gauche, sinon carrément fasciste à droite. Et, à ce compte, c’en est fini de ce qui reste de notre modèle social. Tout y passera: la sécu, les retraites, l’école, ils massacrerons tout, passerons tout au privé, au “marché” à la “concurrence libre et non faussée” et nous n’aurons plus que les yeux pour pleurer.

En 2022, je ne voterais pas Jean Luc Mélenchon s’il n’était résolu à refonder la Police. Non, contrairement à l’idée que l’on entend ici où là, la Police n’est pas républicaine. Elle ne l’a d’ailleurs jamais été. Fondée par Pétain en avril 1942, la police est “nationale”. Or, cette institution, jamais purgée après la seconde guerre mondiale reste une institution profondément raciste, homophobe, sexiste, et d’une violence inouïe. Il est fondamental, dans une démocratie digne de ce nom, que la Police soit au service du Peuple et sous son contrôle. En ce sens, il faudra revoir de A à Z, les structures de contrôle interne de la Police comme de la Gendarmerie.

Pour toutes ces raisons, et pour plein d’autres encore (lisez le programme!), je ne voterais pas Jean Luc Mélenchon si je n’avais pas l’intime conviction qu’il est réellement “la dernière station avant le désert”. L’Avenir en Commun, le programme qu’il porte et qui sera réédité bientôt (le 18 novembre dans toutes les bonnes librairies), a été travaillé, réfléchi, affiné, chiffré, questionné et il offre aujourd’hui une alternative sérieuse, réaliste, construite au capitalisme financiarisé à outrance, court‐termiste qui nous emmène dans le mur à vitesse “V”, dans lequel certains rêvent de devenir milliardaires, oubliant que l’être humain n’a qu’une seule aspiration: le Bonheur! Or le bonheur ne peut se trouver dans un pays où 1 actif sur 10 n’a pas d’emploi, 1 personne sur 6 vit sous le seuil de pauvreté, 1 sur 5 vit dans un logement indigne, 1 sur 8 a recours à l’aide alimentaire.

“Je ne peux me résoudre à vivre heureux dans un océan de malheur”, alors pour tout ça et plus encore, en 2022 je voterai Jean Luc Mélenchon.